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Grand maître ès étiquettes

Dans les albums de François Ballouhey sont archivées des décennies d’étiquettes de fromages. © A.B.

Imprimeur à Saint-Marcellin, en Isère, François Ballouhey est une véritable encyclopédie de la filière fromagère du Dauphiné et de Rhône-Alpes.

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Dans la famille Ballouhey, on est imprimeur de père en fils. Et cela depuis cinq générations. Outre un hebdomadaire local, Le Mémorial de l’Isère, (« Le Mémo » pour les intimes), l’entreprise familiale a toujours fabriqué des étiquettes de fromages, ce qui lui a conféré une connaissance hors normes de la filière et de son territoire. « Entre les deux guerres, la petite ville de Saint-Marcellin et ses environs comptait une soixantaine d’opérateurs : des petits fabricants et des “coquetiers” », rappelle François Ballouhey. Ces derniers achetaient les produits des fermes environnantes (fromages, beurre, œufs, lapins…) et les commercialisaient jusqu’à Lyon. Chacun d’eux avait son étiquette.

François a appris le métier en accompagnant son père dès l’âge de 6 ans. « On faisait la maquette de l’étiquette sur un coin de table. On trouvait un nom, tel que La Ferme de Blin que l’on apposait au stylo-plume pour faire plus rural. On l’illustrait avec une tête de vache, de chèvre ou de brebis selon les cas. Emballés dans du papier, les fromages continuaient de s’affiner pendant le transport. »

Ce temps-là est bien révolu. Depuis la vente du journal il y a quelques années, l’entreprise s’est recentrée sur la fabrication des étiquettes aux formats variés. La seule filière du rocamadour, un fromage de chèvre AOP, réclame 16 millions d’étiquettes chaque année !

Sur les emballages se sont ajoutés progressivement de nombreuses informations normées. Faire rentrer tous ces éléments dans un petit disque circulaire devient difficile. C’est la complexité du métier. Seul imprimeur présent au Salon du fromage, à Paris, il a assisté aux évolutions du secteur. « La mode du 0 % n’a pas duré. Manger un fromage maigre, qui plus est sans canon de rouge, devenait dur ! » plaisante le bon vivant.

Membre de plusieurs commissions organoleptiques de fromages AOP ou IGP, l’adjoint au maire de sa petite commune est très impliqué dans son territoire. Sympathique, ouvert aux autres, plein d’humour, il a tous les attributs pour être le grand maître de la Confrérie du saint-marcellin dont la 20e séance, début avril, a dû être annulée pour cause de Covid. Une belle fête où l’on se retrouve autour d’un grand banquet et où sont intronisées des VIP qui deviendront des ambassadeurs du saint-marcellin.

Anne Bréhier

© A.B. - Le Véritable Saint-Marcellin, marque déposée par l’union des fabricants, a été l’ancêtre de l’IGP, signe de qualité obtenu en 2013. A.B.
© A.B. - En compagnie de Bruno Neyroud et de Sylvie Colombier-Marion, président et animatrice du comité du saint-marcellin IGP.A.B.

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